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    Espace 
        résiduel asphalté délimité par des voies ferrées, 
        le boulevard Saint-Laurent et le viaduc Rosemont-Van Horne / 
        Residual space bordered by the railway tracks, Saint-Laurent boulevard 
        and the Rosemont Van Horne overpass 
      Le 
        site est régulièrement parcouru par piétons ou cyclistes 
        traversant en raccourci les voies ferrées attenantes. La table 
        est déposée en périphérie du plateau asphalté 
        ponctué d’herbes folles qui recouvre le site, à l’abri 
        d’une rangée d’arbres matures longeant l’axe 
        ferroviaire. En face, au pied du viaduc routier qui borde le site, la 
        façade arrière d’un commerce est couverte des murales 
        colorées qu’un groupe de graffiteurs renouvellent régulièrement 
        avec l’accord tacite du propriétaire. La table sera vite 
        adoptée par une gamme variée d’utilisateurs : le travailleur 
        qui vient y prendre sa grosse bière après l’ouvrage, 
        l’homme d’âge mûr en chemise blanche y faisant 
        la sieste après le lunch, l’étudiant qui vient y lire 
        ou écrire l’après-midi, le passant s’arrêtant 
        pour fumer une cigarette à l’ombre, des groupes de jeunes 
        y faisant des virées nocturnes, etc. La table est aussi assez rapidement 
        couverte de dessins et d’inscriptions diverses. Elle restera plus 
        d’un an sur son emplacement initial avant d’être désamarrée 
        et déplacée par des utilisateurs plus à l’ouest 
        le long d’une vieille clôture de fer bordant la voie ferrée, 
        presque invisible au cœur d’une petite alcôve entourée 
        d’arbustes et de plantes hautes. Elle y passe l’hiver et le 
        printemps 2003, amputée partiellement d’un de ses madriers 
        de surface. Certains usagers profiteront de ce nouvel emplacement à 
        découvert pour y prendre des bains de soleil printaniers. Durant 
        l’été, la table est de nouveau déplacée 
        à quelques mètres de là, le long de la balustrade 
        néo-classique qui borde et surplombe le boulevard Saint-Laurent 
        passant en tunnel sous les voies ferrées. La table a disparue du 
        site à la fin de l’été…Aurait-elle été 
        simplement été transportée plus loin dans un coin 
        encore secret de la friche ferroviaire ?  
       
        [2003] 
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