|
|
Portion
végétale d’un lot vacant longeant la rue Sherbrooke
entre le boulevard Saint-Laurent et la rue Clark, à l’emplacement
d’une église démolie quelques années auparavant
/ Green strip punctuated with concrete anchor surfaces
on the edge o a parking lot on Sherbrooke street between Saint-Laurent
boulevard and Clark street
La
table est d’abord amarrée à un arbre, au bout d’une
courte « allée » de béton se liant sans raison
évidente au trottoir de la rue Sherbrooke au milieu d’une
végétation en friche. Le site, anciennement occupé
par une église, offre vers le sud une vue dominante sur le centre-ville.
À proximité du carrefour très achalandé Saint-Laurent/Sherbrooke
et bénéficiant de l’enveloppement végétal,
la table sera très utilisée : attente d’autobus, lunch,
pause, socialisation, sieste, étude, etc. Environ deux mois après
l’installation de la table, le site est clôturé. Il
s’avère que c’est le duo d’artistes ATSA qui
prépare un événement prochain – le Parc Industriel
– dans laquelle « notre » table désamarrée
sera finalement intégrée, immiscée dans une flottille
de tables prêtées par la Ville à l’ATSA pour
les deux semaines de leur manœuvre. Après l’événement,
le site est vidé et la table retrouve sa bande végétale
en bordure de la rue Sherbrooke. Elle y reste jusqu’en décembre
2002, moment où le propriétaire du site profite de la «
période des fêtes » pour annoncer le projet d’hôtel
qui sera construit sur le site l’année suivante : l’arbre
sur lequel était amarrée la table est coupé et remplacé
par un sapin de Noël jouxtant les panneaux annonçant la future
construction. La table n’a pas disparu ; elle a été
déposée à l’autre bout du site sous la structure
d’un ancien escalier de secours adossée au mur aveugle de
l’édifice attenant. Un sans-abri profitera de cet agencement
avantageux pour y construire une habitation de fortune dans laquelle il
passera l’hiver. La table partiellement abritée par la structure
de l’escalier, occupe tout l’espace de l’abri, servant
à la fois de banc, de table et de lit. Au printemps 2003, cette
appropriation singulière sera brutalement interrompue pour laisser
place au chantier : la table disparaît avec l’abri et tout
ce qui se trouvait sur le site. Depuis 2004, un hôtel de luxe réalisé
de belle façon par l’architecte Dan Hanganu occupe le site,
intégrant l’édifice singulier – voir : Les Colocs,
Suite 2116 – au coin de Saint-Laurent et Sherbrooke sur lequel s’adossait
la « table-abri » avant de disparaître.
[2003-04]
|
|