Carnets
de « dérives » : quelques
observations sur trois cas dexploration urbaine
Jean-Maxime
Dufresne et Luc Lévesque
La dérive[1]
ou les différentes modalités « dénonciations
piétonnières »[2]
se prêtent bien comme processus dexpérimentations,
à la re-lecture dune condition urbaine ambiguë,
incertaine et contradictoire. Ces vecteurs dexploration
supposent le parti pris dune attitude constructive, apte
à découvrir dans lurbanité la plus
distendue des potentiels insoupçonnés. Dériver,
cheminer, manuvrer dans la ville appelle implicitement une
expérience du tactique dont les modalités restent
à actualiser et contextualiser ciconstanciellement. Dans
le contexte actuel de production de lespace, ces pratiques
permettraient dirriguer des potentiels et de trouver des
latitudes dans un champ de spatialités qui va de lhyper-contrôlé
au résiduel[3].
Trois projets récents dexplorations urbaines suscitent
à cet égard un certain nombre dobservations :
Hypothèses dinsertions[4],
réalisé par latelier dexploration urbaine
SYN- en 2002 dans le centre-ville de Hull-Gatineau
[5] , prend la forme de portages urbains et de situations
de jeu avec une table de ping-pong mobile où pendant cinq
jours de promenade, une vingtaine de sites sont expérimentés,
de jour comme de nuit, dans un rayon daction denviron
trois kilomètres carrés ; Surfaces de réparation
[6],également réalisé à
Hull-Gatineau par Jean-Maxime Dufresne et Virginie Laganière
en 2003, sinscrit dans une série de trajectoires
individuelles opérées avec un dispositif audio signalétique.
Une psychogéographie du son ambiant y est activée
par des mises en situations et un balisage radio temporaire. Enfin,
Prospectus [7]
, réalisé par SYN- en 2004 dans la ville
intérieure de Montréal, propose une « randonnée
dans un hyper-bâtiment » qui vise
notamment à induire un imaginaire faisant fi de manière
ludique des nombreuses juridictions parcellisant ce réseau
« intérieur » ou « souterrain ».
Hypothèses dinsertions : portages et activations
ludiques
Action : Explorer la ville avec une table de ping-pong à
la recherche dendroits pour jouer pouvant être occupés
temporairement : une grande quantité despaces
inusités ou sous-utilisés dans le centre-ville de
Hull-Gatineau savèrent à cet effet disponibles.
Par-delà son statut dobjet, la table sinscrit
ici davantage comme un vecteur marquant lespace par les
ponctions tactiques que ses déplacements opèrent :
roulements, déploiements, échanges de balles, interactions,
détours, négociations, incidents, réparations
font partie intégrante de cette manuvre.
Prenant comme point de départ le centre dartistes
AXENÉO7, nous effectuons de multiples sorties ou « portages »,
partant à pied avec la table équipée de roulettes
pour expérimenter des sites propices au jeu :
traversée dans une friche et ping-pong dans les
herbes hautes à proximité de lautoroute et
dun développement de « bungalows »
détente et échanges de balles au son des grillons
sur un terrain vague à lextrémité
dun boulevard, dans une tranchée issue de développements
dinfrastructures inachevées
la table, prend
des allures de « véhicule tout-terrain »,
ce qui exige réparations et réajustements pour affronter
les irrégularités du parcours
stationnement
sur un boulevard déserté la nuit : deux édifices
à bureaux nouvellement construits, presque inoccupés
luminosité fluctuante dun téléviseur
allumé, néons à répétition,
parois vitrées et surexpositions de la table sous léclairage,
au loin devant, un chantier en construction, on se croirait à
Houston, Texas
un dimanche après-midi ensoleillé,
nous préférons la fraîche obscurité
dun vaste stationnement couvert sous le Palais des congrès:
résonance des échanges et rencontre avec une agente
de sécurité surprise de ne pas nous voir plutôt
dans une cour décole
En réactivant temporairement certaines poches de « vides »
urbains, lactivité du ping-pong génère
un nouveau rapport à des lieux marginalisés, souvent
laissés pour compte. Une constellation de sites soffrent
ainsi aux déambulations de la table devenue élément
de mobilier tactique, expérimentant différentes
plages de temps urbain. Linsertion de la table tend ainsi
à questionner le cadrage temporel normalement alloué
à lutilisation de certaines zones, ou à révéler
la nature polyvalente de surfaces se prêtant potentiellement
à dautres usages.
Bondées la semaine pendant les heures de bureau, de
nombreuses surfaces de stationnement se vident complètement
le soir ou les weekends : nous investissons librement ces
espaces asphaltés banalisés ou décriés,
soffrant comme des esplanades ouvertes sur le paysage environnant.
Dans le stationnement dun môtel du centre-ville,
sous le regard incrédule de locataires postés aux
fenêtres la quiétude de la nuit convient au ping-pong
Après
un kilomètre de marche, nous atteignons le promontoire
formé par une dalle surélevée attenante à
un centre commercial : le privilège dune vue panoramique
sur la ville dOttawa illuminée et le geyser éclairé
du casino de Hull 9. Des milliers de cases de stationnement complètement
vides. Nous y tenons à minuit un tournoi chaudement disputé,
dérangés une seule fois par une policière
venu nous interroger notre présence « inusitée »
en ces lieux. Au retour, sur un long boulevard déserté
où circulent les camions des travailleurs de nuit, le roulement
défaillant de la table, éprouvée par le parcours,
alerte de nouveau un policier qui nous demande dun
ton intrigué si nous sommes en train de « déménager »
Ailleurs, certains sites aménagés savèrent
des « vides cosmétiques » dont lusage
non-programmé est découragé par la surveillance
ou par des choix de design, trahissant ainsi une certaine conception
statique de la gestion de lespace urbain. Loccupation
de ces lieux constitue une mesure de ce que les administrations
publiques sont consentantes à tolérer ou non sur
leur terrain
Dans un complexe gouvernemental, la table est installée
sur une dalle publique à lheure du midi, période
daffluence pour la pause des travailleurs. Nous laissons
nos raquettes à deux employés qui y entament de
longues séries déchanges. Quelques minutes
plus tard, la représentante dune compagnie privée
chargée de la gestion des lieux exige une autorisation
écrite pour sinstaller à cet endroit et nous
invite à quitter les lieux. Pour investir de nouveau cet
espace, en apparence public, il faudrait acheminer une demande
au propriétaire : beaucoup de tracasserie administratives
pour une partie de ping-pong ! Nous repartons avec sa carte
daffaires en main
Au Musée des Civilisations,
autre ersatz de place publique, une surface rugueuse est employée
sur le parvis pour dissuader la présence de skateboards
ou de patins à roulettes. Néanmoins, on peut y jouer
au ping-pong, et ce, même après la visite rapide
dun agent de sécurité, surpris mais relativement
compréhensif. Lexpérience pourrait-elle se
répéter sur une base régulière? Rien
nest moins sûr. Nous empruntons ensuite
un sentier longeant le site du musée, et immobilisons la
table pendant quelques heures au milieu dune aire circulaire
gazonnée pour hélicoptères dont les proportions
conviennent bien au dimensions de la table
jeu de ping pong
gratuit et paisible sur fond de décor touristique pittoresque avec
vue sur le Parlement
.sans garde de sécurité
Lenjeu que soulèvent ces quelques observations réside
dans la capacité de lespace urbain à offrir
de l « espacement » aux différentes
pratiques et temporalités non programmées susceptibles
de lactiver.
Surfaces de réparation : trajectoires piétonnes
et psychogéographies sonores
Action : Déambuler en milieu urbain avec un casque anti-bruit
jaune : a priori un dispositif disolation, le casque
mis en situation voit son usage initial détourné,
pour emprunter une fonction « signalétique »
liée à des trajectoires. Ce dispositif interroge
le rapport au « bruit » urbain, les habituelles
connotations quon lui attribue : pollution sonore,
distractions. Échantillonner le substrat audible de lurbain :
psychogéographies sonores entre le surcodage de la muzak
des surfaces génériques et les rencontres fortuites
sur les terrains vagues. Ici, la nature résiduelle et
transgressive du bruit relève plus de la rumeur, dune
matière « informationnelle » audible,
que dun état de nuisance.
Face au phénomène détalement de la
nouvelle agglomération de Gatineau où le
recours à lautomobile devient presque un pré-requis
le secteur du centre-ville de Hull semble maintenir, dans
un territoire riche en contradictions, un rapport déchelle
davantage perméable à des expériences piétonnières.
Le ruisseau de la Brasserie qui ceinture le secteur constitue
une artère à laquelle se sont rattachés un
amalgame de développements construits et de terrains vagues.
Attenant à ce cours deau, une piste cyclable est
longée dun palier dautoroute dont la rumeur
est omniprésente. Lintervention réalisée
en deux temps préconise une occupation exploratoire et
spontanée de ces lieux périphériques. Maintes
trajectoires de « dérive » sont élaborées
à travers lesquelles nous nous improvisons « capteurs »
de situations sonores . Des récits fragmentaires se
forgent ainsi dans le continuum urbain :
Procession de paroissiens portugais qui chantent en défilant
sur le trottoir dun boulevard achalandé, marquant
ainsi lespace de leur liturgie chantée
discussions
vives sur la piste cyclable après les emplettes au supermarché
... traversée de lespace résonant dun
tunnel sous lautoroute
rencontres fortuites avec un
comptable travaillant par téléphonie à distance
le long du ruisseau tout en retraçant pour nous les bouleversements
absorbés historiquement par la ville
hélicoptère
survolant le ruisseau en crue à la recherche dun
enfant possiblement noyé
stationnement daréna
et camping urbain devenus lieux de sociabilité
le temps dun spectacle pour adolescents
muzak extérieure
dans les grandes surfaces dun MAXI instaurant sa loi des
bas prix à côté dun centre commercial
obsolète. Au bout de ces parcours, la compulsion sonore
de lenvironnement de jeu contrôlé du Casino
fascine, hypnotise, aliène
dans cette atmosphère
de musique de jeu vidéo, la vue de joueurs branchés
simultanément sur plusieurs machines par des cartes à
points laisse perplexe
À la fin de la dérive, simmiscer sur les ondes :
diffuser par le biais démetteurs radio à courte
portée des extraits déchantillonnages recombinés,
sinsérant sur une bande FM entre stations de musique-détente.
Le balisage sonore effectué en périphérie
du centre dartistes opère une forme décriture
dans le territoire audible. Circonscrivant un périmètre
flou, cette « surface de réparation »
devient une zone de « marquage intensifié »
pour une expérience intime et ludique de lécoute.
Les visiteurs deviennent « capteurs » à
leur tour, par le port de casques anti-bruit modifiés en
dispositifs découte radiophonique. Leurs trajectoires
obliques, parfois étranges, sondent les limites des zones
démission ; le parasitage de la trame audible
contamine lappréhension du paysage urbain.
Prospectus : flâneries entre le banal et lincommensurable
Action : Vêtus dun uniforme signalétique,
conduire une randonnée dans la « ville intérieure »
de Montréal; expérimenter une diversité de
conditions « artificielles », proposer mises
en situation et occupations temporaires. Il sagit ici daborder
ce réseau de plus de trente kilomètres de parcours
potentiels comme le prototype dun « hyperbâtiment »
à explorer et investir; « mégastructure »
à la fois ordinaire et prodigieuse, rendue presque imperceptible
tant elle sest greffée mimétiquement à
la vie quotidienne montréalaise. Le port de luniforme
signalétique, outre sa fonction dans les autres aspects
du projet [8]
, permet aussi de mesurer les degrés de tolérance
des gestionnaires des différents espaces traversés.
La perception de notre présence dans le vêtement
blanc et orange fluorescent se module selon les zones, attirant
les regards curieux, moqueurs ou inquiets, provoquant des questionnements :
prenons-nous part à une campagne de publicité, sommes-nous
des escrimeurs, des agents touristiques ou une escouade tactique
de bio-décontamination
[9]?
« Ségarer dans une ville comme on ségare
dans une forêt demande toute une éducation
[10] » affirmait Walter Benjamin à propos
du « labyrinthe » berlinois. Lobservation
est encore plus vrai lorsquon lapplique à lunivers
conditionné et artificiel dune « ville
intérieure ». Si limpression de sy
perdre est sûrement partagée par bon nombre de touristes
ou dusagers occasionnels du réseau, ségarer
volontairement dans ce dédale aménagé constitue
un « art » subtil, souvent éprouvant,
mais tout aussi surprenant. Règle du jeu : jamais
sortir à lextérieur. Une panoplie de
conditions artificielles soffrent alors au « randonneur »
réceptif : corridors utilitaires et arides,
« junkspace
[11] » commercial proliférant et
étroitement contrôlé, fontaines et jardins,
foires alimentaires et espaces à bureaux, belvédères
panoramiques, patinoire, amphithéâtres et lobbys
dhôtels, accès au métro et gare, etc.
Une vie urbaine pouvant être vécu en pantoufles ou
en bottes de randonnée
; un monde accessible à
expérimenter, proche par moments des récits utopiques
ou dystopiques de la science-fiction.
Ce milieu apparemment lisse et amnésique offre aussi son
lot de singularités si on prend la peine de décrypter
la stratification « historique » sous le
fard des réaménagements successifs : réadaptation
radicale dune ancienne zone de restauration transformée
en stationnement souterrain sous une cathédrale, vestiges
de cinémas multiplexes déchus laissés mystérieusement
vides ou réappropriés discrètement... Nous
traversons bon nombre de surfaces aménagées demeurant
partiellement ou périodiquement inutilisées : surfaces
de tapis souvent désertées autour des espaces de
congrès, corridors peu achalandés, espace « muséifié »
de la gare Windsor, « Forêt rose »
du Palais des Congrès, etc. ... La traversée
est aussi loccasion dobserver, dexpérimenter
ou de proposer diverses activations ludiques et conviviales profitant
de conditions spatio-temporelles favorables : hockey sur
table portatif adapté aux foires alimentaires, voitures
téléguidées dans certains espaces lisses
et déserts, « tennis-mou » et fléchettes
magnétiques dans les corridors peu occupés, lecture
et jeu déchecs dans les aires tranquilles, etc. Beaucoup
de potentiels programmatiques informels qui restent encore largement
inexploités.
Sur un registre plus programmé, latrium du Complexe
Desjardins semble maintenir laspect polyvalent dun
agora public: présentations diverses, expositions thématiques,
transformations saisonnières
Plus loin, les aires
assises du Complexe gouvernemental Guy-Favreau sont occupées
quotidiennement par des membres de la communauté chinoise
pour discussions et jeux de société. Hors des principales
périodes de consommation, les foires alimentaires constituent
en général des environnements courus, offrant une
quiétude propice à la discussion et à la
lecture, souvent dans de surprenantes ambiances factices: confort
dalcôves aux atmosphères « bruegeliennes »,
chaleur enveloppante dune bibliothèque en trompe-loeil,
panorama de plage méditerranéenne, désert
californien de cactus synthétiques et de néons roses,
oasis néo-coloniale et taxidermies végétales...
Lobsession du « revamping » dictée
par la logique consumériste active une refonte continuelle
de lexpérience spatiale et sensorielle sans
nécessairement par contre encourager dautres attitudes
ou usages. Des zones ne correspondant plus à la nouvelle
tendance sont vouées à une lente obsolescence, ou
à des réaménagements éclairs. Ailleurs,
le processus de transformation est assumé comme scénographie
commerciale articulée dans la publicité et la signalétique :
être « au cur de la jungle urbaine ».
Parcourir ce continuum dambiances hétérogènes
pendant des heures engendre différents états de
fatigue pouvant être induits notamment par une impression
de désorientation, laccumulation des effets sensoriels
(aération, odeurs, muzak, éclairages) ou des fluctuations
radicales dans les conditions doccupation spatiale (le désert
ou la fourmillère). Le corps ici est exposé, sollicité,
confronté, réconforté, surveillé
.
Dans les zones contrôlées par des intérêts
privés tels les centres commerciaux les mouvements
et activités des occupants sont subtilement contrôlés
par des choix de design, différentes formes de sollicitation
commerciales ou de mots dordre (« interdiction
de flâner ») et les modalités multiples
de la surveillance. Fatigués de cette pression, passer
par exemple via un ascenseur, du stress des corridors du métro
à latmosphère feutrée dun lobby
dhôtel, cest trouver le réconfort dun
gîte où il fait bon simmiscer. Toute cette
stratification dexpériences contrastées difficile
à représenter constituerait en fait une immense
masse architecturale, une masse dont limportance (Bigness)
aurait notamment pour potentiel, comme le soulignait Rem Koolhaas,
de transformer lidée de ville, « dune
somme de certitudes à une accumulation de mystères
[12] ». Cest cette intuition quon
est à même dexpérimenter à travers
une randonnée dans lhyper-bâtiment, à
la fois virtuel et bien réel, que constitue la « ville
intérieure »; expérience dune « flânerie »
entre le banal et lincommensurable.
Jean-Maxime
Dufresne et Luc Lévesque, 2005.
_____________________________
[1] La dérive notamment
définie par les situationnistes comme : « mode
de comportement expérimental lié aux conditions
de la société urbaine : technique de passage
hâtif à travers des ambiances variées (
)
la durée dun exercice continu de cette expérience ».
Internationale Situationniste, no 1, Paris, juin 1958, p.13. Voir
aussi les recherches récentes de Francesco Careri
sur les pratiques esthétiques de la marche : Francesco
Careri, Walkscapes. El andar como pratica estética. Walking
as an aesthetic practice, Barcelona: Gustavo Gili, 2002.
[2] Michel De Certeau, L'invention
du quotidien (Arts de faire I). Paris: Union Générale
d'Éditions, 1980, p.180
[3] Voir lessai
de Sze Tsung Leong sur lespace contrôle et résiduel :
Sze Tsung Leong, Espace contrôle, in Rem Koolhaas et al,
Mutations, Bordeaux : Arc en rêve architecture, 2001,
p.185
[4] Hypothèses dinsertions
réalisé à lété 2002 lors
de lévénement pluridisciplinaire Houseboat-Occupations
symbiotiques , organisé par le commissaire Stéphane
Bertrand au centre dartistes AXENÉO7, à Hull-Gatineau.
La table fut finalement insérée en galerie, disponible
au jeu des visiteurs, dans une installation intégrant images
vidéo et ambiances sonores des parcours. Pendant
lété, des cartes postales montrant des situations
de ping-pong urbain sont disséminées et insérées
dans différents lieux du territoire métropolitain
(musées, lieux touristiques divers, tours à bureaux,
etc.)
[5] La ville de Hull-Gatineau,
portion québécoise attenante à lagglomération
métropolitaine dOttawa, constitue un amalgame étrange
de tours à bureaux gouvernementales , de stationnements
à ciel ouvert, de « strips » commerciales plaqués
et de nouveaux quartiers, plaqués aux restes des quartiers
ouvriers du Vieux Hull. Sy greffent le long du ruisseau
de la Brasserie une piste cyclable culminant aux aménagements
monumentaux du Casino du Lac Lemay.
[6] Surfaces de réparation
a été réalisé à lété
2003 par Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne lors
de lévénement pluridisciplinaire Ravaudage
urbain, organisé par le commissaire Stéphane Bertrand
au centre dartistes AXENÉO7, à Hull-Gatineau.
La première phase du projet prenait la forme de trajectoires
déchantillonnages sonores couplées à
des mises en situations avec le casque signalétique en
milieu urbain. Dans la deuxième phase, une installation
médiatique présentée au centre dartistes
intégrait des casques anti-bruit modifiés pour lécoute
et un moniteur présentant un diaporama de mises en situations
dans le territoire urbain. Les visiteurs pouvaient emprunter un
casque découte, puis se balader à lextérieur
pour capter et expérimenter les échantillonnages
sonores recombinés, diffusés dans cinq zones autour
du centre par des émetteurs radio. http://surfaces-de-reparation.org
[7] Prospectus a été
réalisé entre 2003 et 2004 dans le cadre du projet
extra-muros du Centre Canadien dArchitecture (CCA). Un panorama
dimages prises dans la ville intérieure, combinant
mises en situations et ambiances diverses, était présenté
en vitrine sous le Palais des Congrès dans un dispositif
comprenant 9 moniteurs diffusant en boucle. Un imprimé
, le « prospectus », proposait au
visiteur une carte de l «hyperbâtiment »,
une série de 91 photos illustrant différents moments
de la randonnée et un glossaire décrivant la diversité
des espaces rencontrés. Une installation sonore diffusait
des échantillonnages des ambiances trouvées. Ce
réseau, inauguré en 1962 avec lédification
de la Place-Ville Marie et qui a subi depuis de nombreuses transformations,
est fréquenté quotidiennement par un flot continu
dutilisateurs et de visiteurs. http://amarrages.com.
[8] Fonction notamment de distanciation
narrative utile au dispositif de présentation du projet
(vitrine et imprimé). Voir description en note 6.
[9] Dans lespace achalandé
de la Gare Centrale, nous seront notamment contraints par la sécurité
de quitter les lieux, notre présence en uniforme ayant
déclenché une mini-alerte dappels téléphoniques
de personnes questionnant léventualité dun
accident ou attentat biologique.
[10] Walter Benjamin, «Enfance
Berlinoise» (1933), in Sens Unique précédé
de Enfance Berlinoise, Paris, 10/18, 2000, p.13.
[11] Rem Koolhaas, « Junkspace »,
in Content, Cologne : Éditions Taschen, 2004, p.162
[12] Rem Koolhaas, « Bigness »,
in SMLXL , New York : The Monacelli Press, 1995, p.501